Interview de Décembre 1999, sur France Inter.

Mano Solo et Serge Levaillant 

S.L: C'est synonyme d'ennui, Ozoir
M.S: Ah bah vraiment! C'est le genre de bled: c'est pas vraiment la banlieue, 
c'est pas vraiment la campagne,on sait pas ce que c'est, ça existe même pas. 
La seule fois qu'on a entendu parler d'Ozoir c'était pour un
double meurtre dans un pavillon! (rires)

S.L: En plus! (rires)
M.S: Des trucs comme ça... 
Si dernièrement, y a l'équipe du Brésil qui s'était installée à Ozoir pendant le mondial.
Alors là on était vachement fier d'être Ozoirien!

S.L: Où aimez vous être?  Où aimez-vous vivre aujourd'hui?
M.S: Ben... J'aimais beaucoup Paris, mais là maintenant, j'en ai vraiment marre... 
ça pue, je me fais chier, j'connais pu personne, finalement...

S.L: Bon citoyen d'honneur d'Ozoir la Ferrière, c'est râpé! (rires) 
Citoyen d'honneur de Paris, c'est foutu aussi!
M.S: Non, j'sais pas, j'ai vécu à Toulouse pendant un moment, 
c'était une ville plutôt bien, maintenant qu'j'y pense.

S.L: Sur une péniche...
M.S: Oui, j'avais une péniche là-bas, ah ouais une péniche pourrie 
que j'avais retapée et que j'avais ramenée à Paris et puis finalement, 
elle avait plus de raisons d'être et puis elle est devenue de plus en plus pourrie et puis
finalement, elle était tellement pourrie qu'j'ai jetée (rires)!

S.L: Alors où vous plaisez-vous aujourd'hui?
M.S: Euh ben ça fait un moment que j'épluche de particulier à particulier, 
ce genre de conneries, pour trouver une maison.

S.L: Mais passez une annonce n'hésitez pas!
M.S: Ouais, bof j'sais pas, la maison de mes rêves quoi!  
Mais plus j'attends et moins j'ai d'argent et... euh... J'sais pas si un jour j'vais acheter une maison.  
Mais j'aimerais bien avoir une maison, ouais!  
En pleine campagne... ça, ça m'brancherai bien. 
Non, j'ai plus besoin de Paris puisque j'vois personne, que mes voisins...

S.L: Vous êtes fâchés avec tt le monde?
M.S: Ouais... j'habite dans un immeuble.  
Les gens ça fait 3 ans quand j'les croise, ils se forcent encore à me dire bonjour,
c'est vraiment parce que moi j'leur dis bonjour qu'ils disent bonjour!  
Moi j'en ai plein le cul maintenant, j'ai envie d'leur mettre un pain, d'leur dire: "tu m'dis bonjour maintenant?" 
Voilà quoi!  Ils font des pétitions contre mon chien, j'en ai plein l'cul, quoi!  
J'en ai marre des rapports des gens à Paris, ils m'font chier.  J'en ai marre de cette peur ambiante,
tout le monde a peur de l'autre... c'est dingue quoi... c'est... en fait, j'me dis qu'on fera jamais la révolution, 
les gens sont bien trop cons!  Qu'ils crèvent finalement! ( il éclate de rire) HAHAHA! 
Non mais c'est vrai... ils ont pas envie de changer, les gens, ils ont envie de... ils ont peur quoi...

S.L: C'est quoi la révolution?  Apparemment elle a été faite, hein, il y a 2 siècles.
M.S: La révolution?  Oh non!  Moi ça serait la révolution d'esprit, 
c'est à dire d'aborder différemment et la vie et les autres et soi-même, c'est ça la révolution pour moi.  
C'est d'apprendre, premièrement à s'épanouir, ça c'est ce qui est carrément... 
on leur parle plus au gens de s'épanouir, c'est vraiment, c'est même plus secondaire, 
j'sais pas comment on dit, c'est en 1O ème position de s'épanouir, quoi!  
Déjà pour moi ça fait parti de la l ère des révolutions.  
Par exemple, on dit aux gens: "Vous êtes au chômage, c'est terrible, 
vous êtes des rebuts de la société, vous n'êtes plus rien, 
vous devez avoir honte d'aller demander des allocs' ou j'sais pas quoi".  
Alors que moi j'leur dis: "putain, mais vous êtes au chômage : SUPER! 
profitez-en, cultivez-vous, épanouissez-vous, 
faites des choses que vous auriez pas faites parce que vous bossiez, quoi!  
Et c'est là que vous serez plus riches finalement qu'avec de l'argent que vous tirerez d'un travail." 
En fait, c'est-à-dire que la société est basée sur le travail: t'as pas de boulots, si tu peux pas bosser... 
on éduque les gens à leur dire si tu bosses pas, t'attends d'avoir du boulot.  Finalement voilà... 
moi j'veux pas dire qu'il faut pas travailler mais j'veux dire que pendant qu'on est au chômage, 
il y a un milliard de choses à faire.
Mais les gens ne le savent pas, ils en ont même pas idée, 
ils savent pas qu'avec 10 doigts, on fait plein de trucs, 
ils savent pas qu'avec une tête, on fait plein de choses, quoi, 
il suffit d'leur mettre sous l'nez... pour moi c'est simple, 
c'est ça la révolution, c'est pas grand chose, hein, c'est idéaliste ou j'sais pas quoi, mais... 
c'est enfantin même, mais c'est... ma révolution elle est pas... 
y a pas une étoile rouge dessus, moi j'veux tuer personne.  
J'aimerais bien que les rapports humains passent un cap, quoi, il serait temps, le 2ème millénaire... 
et si on devenait un peu moins con... mais là je deviens complètement hippie là, 
je me rends compte (rires), je deviens complètement bab'...

S.L: Vous avez vieilli... (rires)
M.S: Ouais c'est ça.  C'est vraiment terrible... et merde !... c'est c't'heure là, c'est qu'il est tard!  

S.L: Bon parlons de votre jardin intérieur.  Vous lisez beaucoup?
M.S: Moi, j'lis jamais.

S.L: Ah bon ?!...
M.S.:J'lis jamais, non.

S.L: Même pas Cendrars?
M.S: Si ouais, j'ai lu Cendrars, ouais à des moments où vraiment j'avais rien d'autre à foutre... 
mais j'ai été content de découvrir Cendrars, 
c'est vrai que c'est un mec facile à lire et t'as impression de discuter avec un mec [...]
j'adore Cendrars ouais, mais non j'lis pas grand chose.  
Le dernier livre que j'ai lu c'est le livre de Rachid Djaïdani, Boumker. 
Un mec que j'ai rencontré, c'est un boxeur, en fait, qui a écrit un bouquin qui se passe dans sa cité.  
C'est vachement bien [...] C'est le seul livre que j'ai lu en 99.  
Et puis ma mère m'a filé un livre de John Fante, elle m'a dit : "tiens, lis ça, ça m'fait penser à toi." 
Bon j'ai trouvé ça sympathique mais en fait j'aime pas lire, 
ça m'emmerde, j'préfère dessiner, j'préfère écrire 
et en plus j'ai très peur d'être influencé si je trouve un truc bien, ça me bloque, quoi, 
je préfère être complètement inculte moi, ça m'intéresse de... d'être... 
j'préfère m'épanouir avec des bribes de choses...
que je chope et que je fais ma cuisine avec, quoi, 
c'est pour ça que je suis très heureux, par exemple, parce que j'ai des supers musiciens pour ça,
 j'leur amène des bribes et eux ils mettent ça en forme cohérente et 
qui me permettent moi d'avancer vachement.

S.L: Vous peignez également...
M.S: Ah non j'peins plus parce que pour peindre il faut faire que ça...

S.L: Mais vous êtes cossard, hein, paresseux...
M.S: Paresseux, non! J'suis pas feignant... !

S.L: Glandeur ?
M.S: Non, non j'suis pas glandeur: J'peux passer une semaine à vraiment rien foutre, 
mais je glande pas, faut pas tout confondre. (rires) Je réfléchis!

S.L: Bon... alors le jardin intérieur, vous dites aux autres cultivez-vous, alors que vous ne lisez pas!  
M.S: Moi quand je ne fous rien, je ne fainéante pas parce que, 
toute façon, j'suis obsédé par ma pensée finalement, 
par ma mécanique de pensée qui fait que toutes mes pensées doivent servir à quelque chose. 
Soit à être écrites, soit à être jouées, soit à être dessinées ou chantées 
enfin j'en sais rien, tout ce que je peux faire.  
Là justement, j'mets en scène mon roman au théâtre parce que c'est 
quelque chose que j'ai pas fait et que j'ai envie de faire... 
après j'f'rais d'la sculpture, je sais pas ce que je ferais mais de toutes façons 
ça sera toujours la même mécanique de ma tête qui fonctionne quoi!  
C'est... moi j'ai besoin de tt ça, j'suis pas un feignant même quand je fous rien, 
j'suis pas du tout en train de fainéanter.  
J'travaille même quand je dors, même quand je rêve, j'travaille. j'sais pas moi, 
je devrais être payé 50 fois plus que je ne le suis payé (rires) parce que...

S.L: Mais j'savais qu'ça irait très très loin (rires).  
Tous ceux qui ont la réputation d'être paresseux... 
non non non même quand j'dors je pense, je réfléchis... alors là, je devrais être payé pour!
Vous sortez, vous allez voir des concerts, vous allez au cinéma, au théâtre?  
M.S: De moins en moins, j'vais au ciméma voir des grosses conneries.  
J'aime bien les grosses conneries au cinéma... (rires) 
C'est vrai, j'adore ça, les film de Schwarzenegger, toutes ces conneries là... 
j'adore ça... là, j'ai été voir Star Wars, j'ai failli m'endormir...

S.L: C'est vrai ou c'est une plaisanterie?(rires)
M.S: Non, non, c'est la vérité! ça m'fait chier d'aller au cinéma pour voir des films intelligents, 
Les films intelligents j'préfere les voir chez moi, à la télé, 
quand j'vais au cinéma, j'ai envie qu'ça pète, j'sais pas... 
des fois j'emmène voir des copines, voir des trucs graves.  
Elles me disent, " putain comment j'ai fait pour aller voir cette merde là " 
et tout!... et moi j'suis vachement content parce que j'ai vu des effets spéciaux...

S.L: Vous êtes branchés sur l'informatique?
M.S: Ouais, parce que je dessine avec une palette graphique 

S.L: Bon y a un site Intemet Mano Solo?
M.S: Non, mais y a pas mal de gens qui mettent des pages sur le Web, sur moi, oui...

S.L: C'est touchant, c'est émouvant...tous ces garçons, 
toutes ces filles qui récoltent des dessins je ne sais pas trop comment, 
qui récoltent des textes sur vous, qui tissent leur toile...
M.S: Ouais... ouais, ça m'fait plaisir. Y'a même un site où vous cliquez Mano Solo,
 vous arrivez sur des dessins qui sont pas signés 
et on pourrait croire que c'est moi qui les ai faits par exemple... C'est marrant!  
D'ailleurs, ils sont pas trop nazes, du coup ça m'empêche pas de dormir.

S.L: Qu'est-ce que c'est que cette histoire de théâtre?
M.S: [...] Je reprends mon Joseph sous la pluie.  
J'ai fait une adaptation du roman pour la mettre en scène avec une fille qui s'appelle Beliza Jaoul 
qu'a déjà fait plusieurs spectacles et je vais essayer de produire.  
En fait l'année 2000, je vais faire ça, et un nouvel album. 
Voilà, j'vais pas faire de concerts, pas tellement, 
enfin quelques uns quand même pour le nouvel album on va quand même fêter ça!  
Mais je vais surtout m'occuper de cette pièce de théâtre, mais c'est pas moi qui joue, ce sera... 
Je sais pas qui parce que les acteurs qui m'intéressent n'ont évidemment pas le temps ou dans 2 ans 
et moi j'ai pas envie d'attendre tout ce temps là. 
On prendra p'têt des gens moins connus mais en tous cas c'est vraiment un projet qui me tient à cœur.  
C'est une pièce qu'on pourra voir dans un an et demi.
[diffusion de Janvier]

S.L: C'est vrai, vraiment vrai qu'il y a des gens qui vous aiment et très fort!
M.S: Bah ouais, mais moi certainement que je dois les aimer un petit peu.

S.L: AH bah j'suis heureux de vous l'entendre dire! (rires)
M.S: J'ai du mal à le reconnaître, mais...

S.L: On n'a pas arrêté de se marrer à l'écoute de cette chanson.
M.S: Ouais, ouais, moi elle me fait rire cette chanson!  Elle est pleine de mauvaise foi, 
c'est vraiment la mauvaise foi du type qui rentre chez lui tout seul, 
qui comprend pas pourquoi il est tout seul, quoi... pure mauvaise foi, quoi!
[...]

S.L: J'ai le sentiment qu'une nouvelle page se tourne.
M.S: C'est pour ça que je parlais du contenu du prochain album qui sera plus axé sur les autres, 
c'est à dire que jusqu'à maintenant, les 3 premiers albums étaient vraiment très personnels 
c'est un triptyque qui est très introverti, finalement, 
ça parle vraiment que de moi, c'est moi qui regarde moi, c'est mon p'tit nombril et mon trou du cul... 
c'est un peu ça... et ma bite et mon cerveau... 

S.L: Et le nez et les oreilles!
M.S: Et là effectivement, j'en ai marre de tout ça.  
Enfin, c'est pas que j'en ai marre, c'est que j'ai dit tout ce que j'avais a dire, 
pour moi ces 3 alburns là se tiennent bien... 
c'est un bon éventail de ce que j'avais envie de démontrer et... 
maintenant j'ai envie de faire autre chose parce que 
je suis pas une machine à répéter ce que j'ai dit, quoi...

S.L: Et c'est très honnête de votre part de dire que vous n'avez parlé que de vous, 
mais en parlant que de vous, ça a aussi touché les autres.
M.S: Mais j'ai jamais perdu de vue qu'il fallait que ça puisse toucher les autres, évidemment, 
parce que si on parle de soi sans penser aux autres, C'est pas intéressant...

S.L: Y a des filles et des garçons qui connaissent vos chansons par cœur!!  
M.S: Ouais... ouais... bien-sûr

S.L: Qui vous les chantent, d'ailleurs... ça se passe en concert!  
M.S: Ouais... ouais

S.L: Ca doit faire un effet curieux!
M.S: Au début oui! Au début ça m'a vraiment très troublé de voir tout mon malaise 
dans la bouche de gamines de 12... 15 ans!  
En train de me regarder amoureusement... Bon, alors ça, j'ai mis un bout de temps à m'y faire, 
mais maintenant...maintenant, j'les aime bien... et puis c'est pas à moi de choisir finalement de 
la façon dont elles doivent écouter ça ou l'interpréter ou le prendre... finalement, c'est pas...
Au début j'voulais vraiment leur mettre plein la gueule et... 
j'comprenais pas qu'elles soient heureuses avec toutes ces histoires 
que je leur mettais plein la gueule et maintenant...
j'trouve ça toujours aussi ambigu mais j'aime bien... 
et puis c'est pas à moi de décider... comment les autres doivent écouter mes disques.  
C'est à chacun de ressentir, c'est comme une fois qu'on a fini un tableau, 
il appartient à ceux qui le regarde, il appartient plus au peintre.  

S.L: Vous avez fait vos propres adieux au Bataclan, c'était il y a 4 ans en 95.
M.S: Ouais... mais c'était pour faire chier!

S.L: c'était vos 1ers adieux alors!
M.S: Ouais, ouais, bien-sûr.  Moi j'compte bien en faire 60, comme Charles Trenet! (rires)

S.L: Là vous allez entrer dans une période où il n'y aura pas de concerts, ça va pas vous manquer?  
M.S: Si certainement!  Si si très certainement !

S.L: Vous avez un vrai bonheur à être en scène.
M.S: Pour moi, c'est vraiment le meilleur de tout ce business, de tout ce bordel.  
Les gens, j'leur parle... j'arrête pas de dire des conneries... 
j'ai un bon contact avec les gens, hein, et d'ailleurs quand ils répondent pas, 
moi, j'me sens mal, j'me fais chier... j'leur dis!  
Et quand j'leur dis que j'me fais chier, alors là tout de suite, ça devient un super concert! (rires) 
J'leur dis "ce soir, j'me fais un peu chier!  Faites quelque chose!"

S.L: C'est un conseil à tous les chanteurs qui nous écoutent! (rires)
M.S: (rires) ouais, non mais c'est vrai! 
Il faut arrêter aussi de flatter les gens dans la salle parce que... 
non, moi j'dis toujours ce que je pense au moment où je le pense, quoi!  
Mais y en a certain qui des fois interprètent ça comme un mépris ou ceci cela... c'est pas vrai!!  
Au contraire! Justement... s'ils me font chier et que j'leur dis, 
c'est vraiment le plus grand des respects que je puisse avoir, quoi!  
C'est non pas de leur faire le personnage qui fait son concert... moi j'suis pas là pour çà. 
J'suis là pour vivre quelque chose, de toutes façons, chaque fois que je monte sur scène, 
c'est pour vivre un truc, c'est pas pour faire mon spectacle.  
Y a des concerts où... je me souviens du 1er Olympia où j'touchais plus par terre, j'te jure, 
j'étais transporté... c'était vraiment un instant de bonheur quoi!

S.L: Non mais je le sais... Je ne sais pas si vous avez le trac mais il y a 
une sensibilité qui devient tout d'un coup à fleur de peau
M.S: Non! j'ai jamais le trac!

S.L: ça vous arrive de pleurer en scène?
M.S: ça m'est arrivé ouais... 
en fait le plus souvent, ça m'arrive de pleurer quand je présente une chanson et 
que j'dis finalement un peu plus de ce qui m'a fait l'écrire... 
et que en fait, ça m'touche à ce moment là... 
moi-même, et je commence la chanson un peu sanglotant 
mais comme c'est dur de chanter en pleurant, bon je me ressaisis quoi!  
Y a souvent des instants comme ça où je me sens monter des larmes... 
faut que je me contrôle sinon... j'vais m'barrer quoi... en larmes et j'peux plus chanter.  
Ca serre la gorge de pleurer.

S.L: Partez pas tout de suite!! (rires) Non mais vous êtes vrai... j'le constate avec bonheur.  
M.S: [sa voix s'emporte avec... enthousiasme?] Et puis des fois j'crie tellement fort aussi 
que finalement tout vient se greffer dans un cri... 
on crie et puis le cri dure et puis à l'intérieur du cri tout vient se rajouter et puis, 
plus le cri dure et puis plus il gonfle de tout ce que vous avez à y mettre dedans.  
Et à la fin vous avez envie de pleurer... mais pas de pleurer de tristesse, pleurer comme... 
comme on pleure de joie, comme on pleure d'émotion, d'un truc fort... c'est tout 

S.L: Pleurer de bonheur ?...
M.S: Le bonheur, c'est pas vraiment... j'sais pas si c'est ça le bonheur

S.L: Bah tiens!  Vous savez parfaitement ce que c'est que le bonheur !
M.S: Oh sur scène, j'suis heureux de toutes façons!

S.L: C'est fait de pleins de petits bonheurs que vous savez saisir  
M.S: Ouais... de temps en temps 
[...]
Ah oui et j'ai d'autres projets aussi... 
de production vidéo, de faire des petits films avec des gens connus 
que j'ai rencontré et avec qui j'ai sympathisé.  
J'vais leur proposer des p'tits scénarios comme ça, 
des p'tits films que j'vais essayer de vendre à Canal ou Arte... 
ça m'intéresse quoi... 

S.L: Réveillon de l'an 2000, vous faites quoi?
M.S: Ah absolument rien! J'crois que j'vais m'planquer (rires)
j'vais faire... le dernier réveillon, 
j'étais tout seul bah là j'crois que j'vais faire pareil.

S.L: Mais "viendez" à la maison !
M.S: Euh... non!! (rires)Ces conneries ça me passe par dessus la tête... non...
en plus les gens vont être tous fous, ils vont être pires qu'après les matches de foot!

S.L: Bah j'suis pas si sûr parce que je fais un sondage avec tous les invités 
que nous recevons ici et tout le monde reste chez soi...
M.S: ça m'étonne pas... j'sais pas ça m'fait un peu peur 
[...]

S.L: Ce disque a été enregistré au Tourtour, le Tourtour que vous aimez bien.
M.S: Ouais j'y vais fréquemment.  Au moins tous les ans quoi.  C'est une salle!... 
c'est dommage parce qu'il m'a dit qu'il allait bientôt laisser tomber, 
le patron du Tourtour parce qu'il en a marre... il commence à être un peu vieux, 
enfin pas trop vieux! 
Mais justement il veut faire d'autres choses mais 
c'est une salle que j'aurais aimé qui m'accompagne toute ma vie, moi! 
J'aurais voulu finir à 60 ans toujours au Tourtour à jouer mes conneries!

S.L: Non, 60 ans c'est trop jeune!!

Merci à Flavie !